Manu Larcenet & Jean-Yves Ferri ("La satisfaction de notre clientèle...")

Publié le par Bertrand

Manu Larcenet et Jean-Yves Ferri sont les heureux auteurs du Retour à la Terre (Dargaud) et de Correspondances (Les Rêveurs).

Cela se passe le 12 février 2005, à la FNAC Montparnasse (Paris).

Je rêvais depuis longtemps de rencontrer Manu Larcenet, que je considère comme l'homme de ma vie depuis que j'ai lu Le Combat Ordinaire. Ce type est le seul mec que je connaisse à m'avoir fait pleurer 3 fois (sans compter les relectures) !
Il se trouve qu'un beau matin, je reçois un mail d'Aurélie (cherchez-la dans les lapins !) qui dit en substance : "Larcenet vient dédicacer à Paris, qui c'est donc qui y va ?"
Paris ? Mais c'est loin ! Qu'importe, je viendrai !
Ainsi fut dit, ainsi fut fait, et je me retrouve à 15h dans la FNAC, cherchant désespérément le lieu de dédicace, une table, une publicité quelconque. Rien. J'ai peur.
Puis, renseignements pris, j'apprends qu'il y aura une conférence de presse mais sans la presse avec Larcenet et Ferri. Mais c'est cool ça !
J'y retrouve Aurélie et David (cherchez encore les lapins !) et Eliya, un petit nouveau de la ML Donjon. La conférence se déroule, je prends quelques photos pour imortaliser les stars. On rigole beaucoup, surtout avec le slogan de ces deux zouaves : "La satisfaction de notre clientèle est notre meilleure publicité", et autre "Il y a un journaliste de BoDoï dans la salle ?", ou encore "Si je parle un peu avec une voix grave, c'est parce que je suis malade" (seules les personnes présentes peuvent en apprécier tout le caractère hilarant).
Nous apprenons beaucoup de choses, sur la façon de travailler, le côté obsessionnel de Larcenet qui n'est pas sans me rappeler Franquin (tiens ?), et plein de choses fort intéressantes dont l'énumération serait fastidieuse.
Et il est déjà 18h, gisement épuisé (ou mine de rien pour les incultes) ! La dédicace risque d'être longue, surtout que la salle est pleine !
Et là, un drame se noue. Alors que nous étions arrivés bien avant la foule, tranquillement assis au 2e rang à droite en entrant, le responsable FNAC décide arbitrairement de commencer par l'autre côté ! Pfui ! On va attendre longtemps !
Tandis que je discute avec Eliya, Aurélie et David profitent du joyeux bordel qui règne pour se faufiler entre les gens, et grugent honteusement. Trop tard pour les suivre.
Ils passent la barrière du vigile, qui arrête le flot de chasseurs de dédicaces (je n'entrerai pas dans la polémique mais je les vois partout ces gens-là, et je ne suis pas le seul !). A nouveau la peur m'envahit : il est 19h10, et le magasin ferme ses portes dans 20 minutes ! Je ne passerai jamais ! J'ai fait la route depuis Le Havre pour rien. Et j'entends des gens dire "on est là depuis telle heure, non mais vous vous rendez compte !" J'ai envie de leur dire que j'ai payé le train moi rien que pour voir Manuuuu !!! Mais je ne le fais pas, parce que ça serait con. Je les écoute déblatérer sur le système de dédicaces américain (à l'enchère), que c'est nul comme organisation à la FNAC, qu'ils reviendront pas (tu parles !)...
Et puis le miracle se produit : Manu se lève et dit "Bon, le magasin va fermer, on va tâcher de se dépêcher pour que tout le monde ait une dédicace, mais par contre, on va peutêtre finir par ne faire que des signatures vite fait !
Soulagement ! Mon tour arrive. Tout tremblant, je tends mon album à Manu, sans oser lui déclarer ma flamme, et lui demande "est-ce que ça serait possible...
- Non ! On a pas le temps ! intervient l'organisateur.
- Vazy... me dit Larcenet.
- En fait, pour faire simple, j'aimerais juste un Manu Larssinet avec le chapeau de Spirou sur la tête.
En transpirant à grosses gouttes, il s'exécute en ... Pfff... Allez, 45 secondes chrono ! Je suis bluffé !
Je passe alors devant Ferri, suant également à grande eau, qui me fait des petits gribouillis et ajoute à côté : "Les feuilles sont de Jean-Yves Ferri". Il me tend l'album en me disant : "C'est de plus en plus n'importe quoi !"
Je les remercie chaleureusement, avec moultes courbettes, et leur souhaitant bon courage. Ferri souffle, Manu est déjà reparti sur un album.

Manu aime-t-il Spirou ou trouve-t-il ça débile ?
(ce qui expliquerait le zigouigoui au dessus de la tête)

Publié dans Librairie

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